Le Luberon, de Cavaillon à Gordes
Le Luberon est une des régions les plus visitées de France : en effet, chaque année, plus d’un million de touristes viennent découvrir ce trésor de Provence s’étirant sur 80 kilomètres, de Cavaillon à Manosque. Les villages y ont cette particularité d’être soit perchés, soit adossés aux massifs du Luberon et des Monts de Vaucluse. Tous, sont posés dans un paysage d’oliviers, de vignes, de forêt méditerranéenne ou de vergers.
Installé sur un massif montagneux, le luberon est façonné par la roche calcaire. Depuis plusieurs millions d’années, les bâtisseurs ont utilisé cette ressource locale, pour construire un décor unique. Ces villages vêtus de pierre blanches, grisée par le temps, font qu’ils se fondent dans le paysage.
Le luberon est un massif préservé, un Parc Naturel régional. Cet environnement magnifique influe sur la vie, le travail et la passion de ces habitants. Ici, On profite d’un emplacement privilégié, d’une nature variée, du soleil, des arômes, des produits du terroir … Tout ce qui fait la douceur de vivre du sud de la France.
Il se visite de villages en villages, mais il est aussi conseillé de s’y perdre. Cette montagne de 1100 m d’altitude qui a donné son nom à cette belle région, domine ces paysages accidentés, ces champs de lavande et ces villages perchés posés sur des falaises. Le luberon est l’une des régions les plus visitée de France. Malgré cette affluence, un mystère demeure. Faut-il prononcer « Lubéron » ou « Luberon » ? Pour mettre tout le monde d’accord, sachez que l’on prononce en provençal « Lubéron », mais aussi « Luberon » en français.
En route pour la visite de ces villages si particuliers.
Que la visite commence :
C’est à l’occasion d’un Instameet sur le Luberon, que j’ai été conviée à découvrir ou re découvrir cette région. Le Luberon sud, j’y avais passé toute l’année dernière à arpenter les chemins de campagne, à l’occasion de l’écriture de mon dernier livre « Cueillettes ». Moi qui suit très nature et veilles pierres, je vous assurer que cette journée fût un grand moment de plaisir.
Point de départ, Cavaillon :
Nous nous sommes donc donnés rdv devant l’Office du Tourisme de Cavaillon. Là, deux superbes 2CV décapotables nous attendaient. Il faut dire qu’avec les chaleurs de ces derniers jours, ce type de voiture est idéal pour balader sur les petites routes de cette Terre de Provence. Nous voici donc montés dans ces voitures insolites pour une expérience insolite !
Première visite : L’hôtel Agar
On franchi la porte de ce magnifique hôtel particulier du XVII siècles. Là, le fils des propriétaires des lieux, un couple de médecins, nous invite à passer au jardin, pour un petit déjeuner de courtoisie. De produits régionaux nous sont proposés : la délicieuse brioche à la mie filante de la maison Jarry, sur laquelle je déposai une généreuse cuillère de confiture de la Roumanière. Je me suis ensuite désaltérée, avec un jus de fruit de la maison Kookabarra. Le Maître des lieux nous invita à le suivre, pour une visite plus que surprenante ! Je vous laisse découvrir une infime petite partie de celle-ci, dans la vidéo ci dessus.
En direction du Village de Robion :
C’est à bord de nos deux décapotables, que nous nous sommes rendu sur le Village de Robion. Nous avons arpenté les ruelles en calade, pour ensuite retourner devant la magique église Romane, afin de récupérer nos véhicules. Cette dernière a subit une rénovation, mais elle était malheureusement fermée au public ce jour là.
Pose déjeuner à l’Atelier l’art des mets, Taillades :
Il n’est pas loin de 12 h, l’heure de nous rendre sur notre lieu de restauration … L’Atelier l’art des Mets, à Taillades. Ce restaurant honoré d’un BIP Gourmand par le guide Michelin, est situé sur la route de Robion. Belle découverte gustative pour moi qui ne suis pas native de la région. Dans l’assiette, le chef fait la part belle aux produits de la Nature, et çà, çà me parle …
Il propose une cuisine actuelle et personnelle, dont l’acteur principal est l’herbe sauvage. Le chef a appris à les reconnaître auprès d’une cueilleuse de la région. Chénopode, mélisse sauvage, pourpier, armoise… il y a de la poésie dans ses préparations et du goût, beaucoup de goût. Des produits travaillés comme il se doit, des saveurs savamment maîtrisées et des herbes sauvages comestibles présentent aux fils des saisons. Ce fût un plaisir d’échanger sur ce sujet avec lui …
Gordes Village super star du Luberon :
14 H, c’est le moment de prendre la direction du village de Gordes, nommé à juste titre « le coeur du Luberon ». Un spot incroyable, une vue à couper le souffle que l’on vient admirer du monde entier.
Les caves du Palais Saint Firmin :
Privilège d’avoir été reçus par la propriétaire des lieux, Madame Anne Morand, pour une visite privée des caves du Palais Saint Firmin. L’histoire de ce somptueux Palais démarre dans les années 50, lorsque Gordes n’était plus qu’un village en ruines d’après guerre. Coup de coeur de la famille Morand, il aura fallut plus de 40 ans de travaux de rénovation et de construction à l’identique pour redonner à cet édifice, la superbe qu’il avait perdu. Et le résultat est époustouflant de beauté !
C’est durant construire d’une piscine, que Monsieur Morrant, eu l’agréable surprise de découvrir en dessous, une chapelle romane. Voici qu’un long travail de déblayages (à la main), commença pour s’achever 40 ans plus tard. En fait, pendant que monsieur creusait et nettoyait, les 61 caves situées en dessous de la maison, madame s’occupait des parties paysagères du jardin, juste au dessus.
La vie dans les caves …
Ces caves anciennes étaient réservées aux activités économiques en dessous. C’était la vie de ces villages, où se côtoyaient les activités artisanales ou agricoles. En effet, la vie professionnelle se passait juste en dessous des habitations. De nombreux vestiges ont été découvert à l’occasion : un moulin à huile d’olive, une tannerie, des ateliers artisanaux comme un cordonnier. A cette époque, la base de la vie du village se trouvait juste sous les maisons qui village. A ce sujet, Madame Morand est convaincue que la majorité des maisons de Gordes ont dans leur sous sol, des caves similaires.
Au dessus, les magnifiques jardins surplombant la vallée. Il aura fallut 25 années pour agencer ce magnifique jardin par Madame, pendant que Monsieur passait 40 ans dans les caves à déblayer à la main, car les machines ne pouvaient accéder aux sous sols. Toute une vie de travail pour ce couple de passionnés de villes pierres. Aujourd’hui, ils peuvent enfin profiter de leur havre de paix et admirer la plaine qui s’offre face à eux, avec en fond de toile le Luberon. Une vue à couper le souffle, bien méritée !
Ruelles et autres placettes de Gordes :
Ici, on se retrouve autour de places et de marchés. Pour reconnaitre un marché provençal il suffit de fermer les yeux. Le timbre de voix un peu fort, chantant, avec un accent du sud si caractéristique. Mais aussi les senteurs, des fruits de saison comme le melon, les fromages ou les herbes comme l’indispensable basilic qui est de toutes les recettes estivales.
Dans le Luberon, l’eau est célébrée partout. Les fontaines ornent les places des villages, plus loin, on retrouve les lavoirs et les étendoirs publics. Ils permettent de tisser du lien social, de se retrouver en convivialité autour des torchons et des serviettes mis à sécher sous le soleil brûlant de Provence. Il ne faut pas oublier que la région bénéficie de 300 jours de soleil et de ciel bleu, par an.
Bien être, vie paisible, on se surprends même à écouter le silence.
En route pour Oppède :
Situé sur la rive droite du Coulon, à cheval sur les communes d’Oppède, de Gordes et de Ménerbes, le Moulin Saint Augustin est construit au XIIème siècle. Les habitants de l’époque, dit les « Hermitants » y fabriquent de la farine, du vin, du miel et de l’huile d’olive destinés aux ouvriers bâtisseurs et aux religieux de l’Abbaye de Sénanque.
En 1210, les moines vendent le moulin au Comte Roger Châteauneuf d’Anjou, qui le revend par la suite à la famille du Marquis de Sade. Ce mas provençal passe ensuite entre les mains de différents propriétaires aisés durant plusieurs siècles.
Même si les activités du moulin sont arrêtées en 1945, les activités agricoles perdurent. L’année 1980 marque le renouveau avec le rachat du domaine par la famille Nibbio qui commence la rénovation de la bâtisse.
C’est ainsi qu’en 2001, la famille NIBBIO renoue avec la tradition du domaine et ouvre le Moulin Saint Augustin.
Typicité des produits provençaux avec l’huile d’olive, la tapenade, les confits et autres produits du Moulin Saint Augustin. Vous pourrez d’ailleurs faire un tour à la boutique pour remporter et vous régaler de ces préparations artisanales.
La journée s’achève sur un Sunset au coeur des vignes.
Le domaine de la Garelle :
Le Luberon est une terre de vin. Les récoltes sont l’aboutissement d’une année de travail. Grâce à l’eau que l’on trouve en abondance dans le Luberon, les terroirs ne souffrent pas trop de la sécheresse, surtout les exploitations du nord. Visite d’une partie de l’exploitation. Puis direction vers les caves, où se trouve une chambre avec fûts en bois. Parfaitement alignés, on devine les jus dormant, qui donneront la prochaine cuvée.
Enfin, la journée s’achève autour d’une dégustation de vins du Luberon, accompagnés de produits du terroir, préparés par le traiteur « Pistou et romarin ». Coucher de soleil et convivialité, cette journée s’achève au coeur des vignes.
Repos, calme et volupté, on profite d’un grand bol d’air frais pour admirer un des plus beaux endroits du monde…. Le luberon. On en tombe amoureux, c’est un vrai coupe de foudre.
On peut partir du Luberon, mais on y revient toujours …