La merveilleuse recette du tigre qui pleure

L’été dernier j’ai reçu une cliente pour quelques jours chez Suites 23. Elle avait ensuite loué une maison sur Cassis afin de prolonger son séjour. Elle était à la recherche d’un boucher, car voulait acheter un bon morceau de viande pour préparer le tigre qui pleure. A cette occasion et pour aromatiser son plat, je lui avais donné quelques tiges de citronnelle du jardin potager.
Aussi, je me suis dit que ce plat manquait terriblement sur le blog. En effet, un tel plat réalisé avec une viande marinée, tendre et terriblement parfumée valait vraiment la peine d’être goutée . C’est pourquoi et à l’occasion du Nouvel An Chinois 2025, je partage avec vous cette recette aujourd’hui.
Le Tigre qui pleure, est un plat emblématique de la cuisine thaïlandaise. En fait, il intrigue autant par son nom poétique que par les multiples histoires qui entourent sa création. Si la recette elle-même est relativement simple – un morceau de bœuf mariné et grillé, accompagné d’une sauce relevée –, son appellation reste une énigme.
L’origine mystérieuse du tigre qui pleure : une enquête culinaire


Les Légendes qui Entourent le Plat
Plusieurs légendes tentent d’expliquer l’origine de ce nom si particulier :
- Le tigre gourmand : La version la plus répandue raconte qu’un tigre, ayant goûté cette viande exceptionnelle, en aurait été tellement ravi qu’il aurait versé une larme de plaisir. Certains ajoutent qu’il aurait pleuré de tristesse à l’idée de ne plus pouvoir en manger.
- La viande des dieux : Une autre légende suggère que cette viande était considérée comme un mets divin, réservé aux dieux. Les hommes, en la goûtant, auraient senti une telle émotion qu’ils auraient imaginé les dieux pleurer de joie.
- La douleur du tigre : Une version plus sombre évoque un tigre blessé. Sa viande aurait été utilisée pour concocter ce plat. Le nom « Tigre qui pleure » ferait alors référence à la souffrance de l’animal.
Des Explications Plus Rationnelles
Si les légendes ajoutent une touche de mystère au plat, des explications plus rationnelles existent également :
- La qualité de la viande : Le nom pourrait simplement faire référence à la tendreté exceptionnelle de la viande utilisée, si tendre qu’elle ferait « pleurer » de plaisir celui qui la déguste.
- La sauce épicée : La sauce qui accompagne le plat est souvent très relevée. Le nom pourrait donc être une métaphore pour décrire la sensation de brûlure ressentie en bouche.
- Les marques de la cuisson : Certains affirment que les marques laissées par la cuisson sur la viande ressemblent à des larmes, d’où le nom du plat.


Une Recette qui Traverse les Frontières
Au-delà des légendes et des explications, le Tigre qui pleure est avant tout un plat délicieux qui a su traverser les frontières. On le retrouve aujourd’hui dans de nombreux restaurants thaïlandais à travers le monde, chaque chef apportant sa touche personnelle à la recette.
L’origine exacte du nom « Tigre qui pleure » reste un mystère. Les légendes qui l’entourent ajoutent au charme de ce plat et invitent chacun à imaginer sa propre histoire. Une chose est sûre : ce plat, aussi simple soit-il, est un véritable voyage culinaire qui nous transporte en Thaïlande.

Les Variantes du Tigre qui Pleure à travers la Thaïlande
Le « Tigre qui pleure » est un plat emblématique de la cuisine thaïlandaise. Mais comme toute recette traditionnelle, il connaît des variations régionales qui reflètent la diversité des ingrédients et des saveurs à travers le pays.
Les Facteurs de Variation
Plusieurs éléments peuvent influencer les variations du Tigre qui pleure :
- Les ingrédients locaux: Chaque région de Thaïlande possède ses propres produits du terroir. Ainsi, les herbes aromatiques, les piments, les sauces et les viandes utilisées peuvent varier d’une région à l’autre.
- Les techniques de cuisson: Les méthodes de cuisson, qu’il s’agisse du grillage, du braisage ou du friture, peuvent différer selon les traditions culinaires locales.
- Les influences culturelles: Les échanges commerciaux et les migrations ont apporté leurs influences, enrichissant ainsi les recettes traditionnelles.

Quelques Exemples de Variantes Régionales
- Bangkok: Dans la capitale, le Tigre qui pleure est souvent préparé avec un faux-filet de bœuf, mariné dans une sauce à base de sauce de poisson, de sucre et de jus de citron vert. Il est ensuite grillé et servi avec une salade d’oignons rouges et de coriandre fraîche.
- Chiang Mai: Dans le Nord de la Thaïlande, le Tigre qui pleure peut être préparé avec de la viande de buffle, plus courante dans cette région. La marinade est souvent plus relevée, avec l’ajout de piment oiseau et de gingembre.
- Isaan: Dans le Nord-Est, les plats sont généralement plus épicés. Le Tigre qui pleure y est souvent accompagné d’une sauce à base de piment de la région, de jus de citron vert et de poisson fermenté. Cette recette est appelée
- Sud de la Thaïlande: Les régions côtières du sud utilisent des ingrédients plus exotiques comme la noix de coco, le lait de coco et les fruits de mer. Le Tigre qui pleure peut ainsi être préparé avec du poisson ou des crevettes, et accompagné d’une sauce au curry rouge.

D’autres Variantes Créatives
Au-delà des variations régionales, de nombreux chefs thaïlandais et étrangers revisitent cette recette en y apportant leur touche personnelle. On peut ainsi trouver des Tigres qui pleurent végétariens. Préparés avec du tofu ou du tempeh. Mais aussi des versions plus sophistiquées avec l’ajout d’ingrédients inattendus comme des fruits exotiques ou des épices rares.


Le tigre qui pleure est l'un des grands classiques de la cuisine thaïlandaise. C'est une pièce de boeuf mariné et grillé, servi avec du riz et une sauce très parfumée
- 500 gr de boeuf (onglet, bavette, faux filet )
- Huile de cuisson
- 2 cuil. à soupe de sauce poisson (ou la sauce huitre)
- 2 cuil. à soupe de sauce soja
- 1 cuil. à soupe de cassonade
- 1 cuil. à soupe de concentré de tamarin (ou mélange de ketchup et de sauce anglais worcestershire )
- 1 échalote
- 1 citron vert
- 1 bouquet de coriandre fraîche
- 1 cuil. à café de piment en poudre
- 2 cuil. à soupe de sauce poisson (ou la sauce huitre)
- 2 cuil. à soupe de cassonade
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Mélanger 2 cuil. à soupe sauce poisson, 1 cuil. à soupe de cassonade et la sauce soja. Enduire la viande de ce mélange en la massant bien, ce qui va attendrir les chairs.
Laisser mariner 30 minutes au moins.
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Éplucher et ciseler l’échalote.
Mélanger la sauce poisson, le concentré de tamarin, l’échalote, le sucre, jus de citron vert et le piment. Verser le jus du citron vert et ajouter le piment en poudre.
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Dans une poêle, faites chauffer l’huile et colorer la viande sur toutes ses faces. Laissez-la reposer sur une grille 5 minutes, puis coupez-la en tranches de 5 mm d’épaisseur.
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Déposer un peu de sauce au fond du plat. Ajouter le bœuf coupé en tranches, napper de sauce et de coriandre ciselé.
Dans cette recette j’ai apporté ma touche personnelle en fonction des ingrédients du placard, à savoir :
- J’ai remplacé le Tamarin par la sauce aux huitres
- J’ai remplacé la poudre de piment par le piment d’Espelette
- J’ai rajouté de la menthe pour apporté un peu de fraîcheur au plat
- et enfin, quelques cacahuètes pour le côté croquant
Vous l’aurez compris, chacun est libre m’interpréter cette recette, comme il voudra.

En conclusion :
Le Tigre qui pleure est un plat riche en variations, qui témoigne de la diversité de la cuisine thaïlandaise. Chaque région apporte sa propre interprétation de cette recette, offrant ainsi une multitude de saveurs et d’arômes à découvrir.

